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Mohamed Ben Soltane
«Effet Placebo»
Mars 2009 I Mars 2010
La Boîte I Un lieu d’art contemporain
Texte de Mohamed Ben Soltane
The idea for this project came from a disinterested reading of the wedding announcements that appeared every Sunday in La Presse de Tunisie. These seemingly innocuous announcements turn out to be full of meaning. They reveal the complexity of our society, and in particular the way in which couples form relationships. How do you describe the man or woman of your life in a few words? What are Tunisian men and women looking for in the opposite sex?
The second installation, made from local newspapers, is an illustration of the Tunisian expression:
نفّخوو وأشْرُبْ ماهْ
This is a criticism of the press and its use of the langue de bois, these newspapers that bend to the orders of the regime and sometimes get ahead of it by censoring themselves.
Mohamed Ben Soltane, 2009.
“Mohamed Ben Soltane (1977), de la complexité du Tunisien, est un témoin affûté. (…) Effet Placebo, encore, témoigne avec punch de cette inclination à aller fouiller dans les recoins de l’âme tunisienne blessée et frustrée. De la presse quotidienne tunisienne, celle, notamment des petites annonces, l’artiste extrait une foultitude d’annonces de mariage, banales de prime abord mais fort révélatrices à y regarder de plus près. « Citoyen tunisien résident à l’étranger, cherche faire connaissance, vue mariage, avec une très belle fille tunisienne, âge entre 18 et 30 ans, très belle physiquement, sensuelle, féminine, dynamique dans tous les sens, intelligente et chaleureuse. Écrire à la Presse Publicité. Ag. Lafayette sous le n° 591. » Ces annonces a priori anodines, que l’artiste photographie et expose telles quelles, « se révèlent riches de sens, précise la présentation que fait La Boîte de Placebo. Elles nous révèlent en creux la complexité de notre société et notamment la construction des relations de couple. Comment décrire l’homme ou la femme de sa vie en quelques mots ? Que cherche l’homme ou la femme tunisienne
chez le sexe opposé ? » Photographe, dessinateur et peintre faisant flèche de tout bois sans rien concéder à l’illusion, inventeur aussi de personnages burlesques qui ne grandissent pas toujours le citoyen tunisien, Mohamed Ben Soltane ne craint pas l’autocritique. Il assume d’être cet artiste du quotidien qui voit les choses de près et non depuis les palais ou les officines idéologiques. Le sublime comme le « grand art » à message ronflant l’intéressent à l’évidence moins que humer l’air du temps et fureter dans les arrière-cours de la vie de tous les jours, celles où nous passons, humains, le plus clair de notre temps. Sommes-nous sûrs de ce que nous sommes ? Non. Sommes-nous sûrs que notre vie n’est pas celle que nous voudrions ? Oui, et sans hésiter, répond l’artiste.
L’échec ne doit pas être nié ou dénié, il importe au contraire d’en rendre compte, de l’afficher, en cessant de se draper dans une illusion de grandeur qui ne rapporte rien.”