Sur la colline Sainte-Monique…
La Villa Baizeau de Le Corbusier & Jeanneret 

La Boîte Hors les Murs | 24 Octobre – 14 Novembre 2024
L’IHEC Carthage Chapelle Sainte Monique

L’exposition « Sur la colline Sainte-Monique … La Villa Baizeau de Le Corbusier & Jeanneret » à trouvé place à la Chapelle Sainte-Monique à l’IHEC (anciennement couvent Sainte-Monique) le seul endroit d’où on peut la voir.

Organisée à l’IHEC, première étape d’une tournée des universités, l’exposition sur la villa Baizeau de Le Corbusier & Jeanneret a suscité un vif intérêt. Conçue par Le Corbusier, père du mouvement moderniste en architecture, cette villa, la seule qu’il ait mené à bien en Afrique, soulève un pan important de l’histoire coloniale tunisienne. Lucien Baizeau, son commanditaire, avait dès les débuts de la colonisation rejoint la société des Fermes Françaises de Jules Saurin qui encourageait les français à s’installer en Tunisie et à acheter des terres agricoles pour les exploiter. Il avait ensuite étendu ses activités à la vente d’équipements agricoles et de tracteurs (Agricultor), puis aux matériaux de construction (Tunisoise industrielle), jusqu’à la promotion immobilière avec sa société Omnium Immobilier Tunisien qui avait loti La Marsa-Corniche notamment.

L’intérêt saisissant pour l’exposition provient du fait qu’elle touche à l’histoire universelle de l’architecture ainsi qu’à l’histoire coloniale de la Tunisie.

La Villa a plusieurs autres particularités. Elle a été réalisée à distance, en 1928. Le Corbusier n’a jamais foulé le sol de la Tunisie et la correspondance qui témoigne des échanges entre ces deux personnalités importantes de leur époque a beaucoup amusé les visiteurs, notamment la lettre de remontrances (manuscrite) adressée à l’architecte et à son cousin et associé Pierre Jeanneret qui « ne tiennent que très peu compte de ses exigences ».

L’interdiction d’y accéder, – morale du temps des Baizeau, imposée pour des raisons sécuritaires depuis sa nationalisation et sa conversion en centre d’archives des renseignements généraux–, a fini de captiver les visiteurs. Cet obstacle à visiter la villa a trouvé une résonnance dans l’installation de l’artiste croate Vlatka Horvat. Le grand étalage au sol de plaques ayant servi à l’impression de journaux en langues arabe et française, posées en forme de vagues, en référence à la mer ominiprésente sur les lieux et à un motif architectural de la chapelle, a gêné les visiteurs, obéissant ainsi à l’intention de l’artiste d’entraver l’accès à l’exposition. Rappelons que la Villa a été classée Patrimoine national grâce à l’exposition.

Une exposition organisée par Chacha Atallah et La Boite avec le partenariat de l’IHEC Carthage.
Commissaire de l’exposition | Roberto Gargianni

>Biographie de Chacha Atallah