Ymen Berhouma

Septembre 2011 I Mars 2012
La Boîte I Un lieu d’art contemporain.

« L’attention portée par La Boîte à Ymen Berhouma (1976) s’inscrit dans ce même esprit non dogmatique d’élargissement de l’approche sélective. Comme avant elle Ben Saad, Berhouma est une autodidacte. Elle a, en tant que peintre, créé sa propre « manière » : acrylique, toile peinte au sol, absence de programme, attaque de la toile par les angles, plus le collage. Elle est de ces artistes, aussi, qui travaillent « à l’instinct ». Plutôt que chercher la belle, la grande forme, Ymen Berhouma utilise la peinture comme défouloir mental. Sa perspective est celle de la « marche à la forme » théorisée naguère par Paul Klee (« l’art ne reproduit pas le visible mais rend visible »). Sur ses toiles apparaissent fréquemment l’image de corps humains vite brossés, jamais détaillés.
Ces figures tendent à une représentation universelle. Les corps, chez Berhouma, vont bien souvent par paire. Ils s’épaulent mutuellement et les liens qui les unissent sont profonds, familiaux plus qu’érotiques. Ces corps véhiculent de façon subliminale le concept de « care », du « soin ».
Berhouma, après Ben Saad et comme lui, se tient à bonne distance du discours théorique : comme de craindre de ce discours qu’il se montre réducteur, voire castrateur. À l’image de son aîné, elle se laisse habiter par sa dévoration créatrice et entend œuvrer sans énoncé préconçu, en s’allégeant du devoir de faire passer un message à tout prix. »

Paul Ardenne

 

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